Dans un nouvel essai, nos associés Shawn Neylan et Marc Barbeau se penchent sur le facteur clé qui pourrait changer le monde des affaires après la pandémie de la COVID : une attention accrue du gouvernement sur la sécurité nationale. Dans le contexte canadien, écrivent-ils, il est possible qu'on assiste à une réorientation de la politique industrielle et économique en vue de favoriser les investissements dans les secteurs des industries essentielles comme la santé, et qu'on remarque une attention renouvelée aux répercussions que les investissements étrangers peuvent avoir sur la capacité du Canada à réagir à des crises éventuelles.

L'essai complet est disponible ici.

Résumé analytique

La discussion porte sur trois sujets connexes :

  • la préparation aux futures crises de sécurité nationale;
  • les répercussions sur les secteurs des infrastructures essentielles; et
  • les conséquences pour les opérations de fusion et d'acquisition et de financement.

Dans leur examen de ces questions, qui sont décrites ci-dessous, les auteurs concluent que les entreprises canadiennes seront probablement très touchées par le besoin social d'être mieux préparés à faire face aux crises, non seulement en ce qui touche les pandémies et d'autres enjeux de santé, mais aussi, fort probablement, dans des domaines aussi diversifiés que la défense nationale et la sécurité énergétique.

Préparation aux futures crises de sécurité nationale

Les entreprises tenteront de tirer profit des nouvelles occasions qui se présenteront inévitablement à la suite des efforts gouvernementaux à se préparer à d'éventuelles crises. Parmi les exemples abordés dans l'essai figurent les soins de santé et l'approvisionnement en matière de défense nationale, ainsi que des améliorations au chapitre de la logistique de continuité des affaires pour atténuer les effets d'éventuelles urgences.

Répercussions sur les secteurs des infrastructures essentielles

Comme le font remarquer les auteurs, au moins six des dix secteurs d'infrastructures essentielles identifiés dans la Stratégie nationale sur les infrastructures essentielles établie en 2009 sont déjà grandement touchés par la pandémie. Ces secteurs, et certains des enjeux connexes mis à l'étude dans l'essai, comprennent :

  • le secteur de la santé qui recevra une attention renouvelée en matière de préparation à la suite des efforts extraordinaires déployés par les professionnels de la santé pour répondre à la crise;
  • le secteur des finances qui aura vu les dépenses gouvernementales augmenter grandement, et le secteur de l'énergie qui aura subi des effets dévastateurs, ce qui pourrait mener à reconsidérer l'importance de faciliter l'exportation de produits pétroliers;
  • un plus grand degré d'autosuffisance dans le secteur de l'alimentation qui pourrait sans doute devenir un thème d'importance dans les politiques post-COVID, avec une attention particulière sur la sécurité de la chaîne d'approvisionnement canadienne et mondiale;
  • l'importance de l'infrastructure et de la logistique du secteur du transport, et l'atténuation des répercussions d'une crise, plus particulièrement dans un environnement en ligne, qui n'a jamais été aussi évidente et qui fera sans aucun doute l'objet d'une considération accrue par le gouvernement; et
  • une reprise de la fabrication au pays, qui sera sûrement un objectif clé de la politique industrielle post-pandémie, puisque la capacité de réponse aux urgences est limitée par le manque d'usines nécessaires à la fabrication de biens et de médicaments qui risquent de ne pas être disponibles en temps opportun auprès des fournisseurs internationaux en temps de crise.

Conséquences pour les opérations de fusion et d'acquisition et de financement

L'essai se penche sur certains des effets que l'accent de plus en plus centré sur la sécurité nationale peut avoir sur les opérations et le financement. L'une des considérations clés est la possibilité qu'alors que plus d'entreprises canadiennes joignent les rangs de la chaîne d'approvisionnement du secteur des soins de santé et d'autres infrastructures essentielles, le processus d'examen de la sécurité nationale mené en vertu de la Loi sur Investissement Canada pourrait limiter de façon imprévue le bassin des acheteurs potentiels de ces entreprises. Comme l'indiquent les auteurs, cette situation pourrait poser d'importants défis si les acheteurs sont contrôlés par des personnes en République populaire de Chine ou issues d'autres territoires de compétence faisant l'objet d'un processus d'examen rigoureux.

Sur le plan de l'échéancier, il est possible que les inquiétudes post-pandémie intensifiées par les enjeux de sécurité nationale entraînent des délais plus longs dans le processus d'examen en vertu de la Loi sur Investissement Canada. L'essai aborde en profondeur le processus d'examen et les divers organismes du gouvernement du Canada qui y participent.

D'un point de vue sectoriel, la probabilité d'une accélération marquée de l'approvisionnement en matière de défense fait l'objet de discussions, y compris au chapitre de l'équipement naval et d'aviation qui pourrait, dans un environnement post-pandémie, se hisser dans la liste des priorités en matière de dépenses du gouvernement du Canada.

Lisez l'essai complet de Shawn Neylan et Marc Barbeau ici.

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