Le Québec possède une économie moderne, diversifiée et quelque peu dirigiste, dans laquelle le gouvernement ne craint pas d'assumer un rôle central. Depuis maintenant plusieurs décennies, le gouvernement tente de repérer les secteurs économiques qui, selon lui, ont un avenir prometteur. Le jeudi 29 octobre 2020, le gouvernement a ajouté l'exploration et l'exploitation de minéraux à sa liste de ces secteurs dans le cadre de la publication du Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques (2020-2025) (le « Plan »).

(Les autres secteurs dans lesquels le gouvernement a reconnu des occasions de croissance dernièrement sont la production et la transformation alimentaires, l'exportation d'électricité, l'hydrogène vert et l'électrification des transports.)

Principal objectif du Plan

Le principal objectif du Plan consiste à appuyer l'exploration des minéraux critiques et stratégiques (les « MCS ») au Québec, ainsi que leur production et leur recyclage, dans le respect des populations locales et de l'environnement.

Minéraux critiques et stratégiques

L'acronyme MCS englobe 22 minéraux jugés essentiels pour la « nouvelle économie » et, dans certains cas, la sécurité nationale, notamment le vanadium, le cobalt, le titane et le lithium. La plupart des MCS énumérés sont présents en quantités exploitables au Québec. Certains d'entre eux sont rares en Amérique du Nord et relèveraient logiquement du Plan d'action conjoint pour la collaboration dans le domaine des minéraux critiques annoncé le 9 janvier 2020 par les gouvernements du Canada et des États-Unis.

Au moment de la rédaction de ce billet, six mines du Québec produisent les MCS suivants : le graphite, le nickel, le niobium, le titane et le zinc. Une septième mine, la mine Nouveau Monde Graphite située près de Saint-Michel-des-Saints, attend les autorisations du gouvernement pour passer en phase de production commerciale.

Objectifs et points d'intervention

Le Plan circonscrit 11 objectifs concrets et met de l'avant 22 points d'intervention. Parmi eux, les points suivants ont attiré notre attention :

  • Le gouvernement est prêt à soutenir l'exploration et l'exploitation des MCS de plusieurs façons, notamment au moyen du partage du risque financier de l'exploration et de l'assistance dans les relations avec les communautés locales et les Premières Nations.
  • Le gouvernement veut s'assurer que les MCS sont utilisés au Québec et ne sont pas simplement exportés et, à cette fin, il est financièrement prêt à soutenir des projets de MCS à valeur ajoutée.
  • Le Plan accorde une importance considérable à la création d'une économie circulaire dans laquelle les MCS sont récupérés et réutilisés, et le gouvernement est prêt à soutenir la recherche et le développement et d'autres mesures visant à faciliter le recyclage et la réutilisation.
  • Même si le gouvernement a accordé la priorité à la création d'un contexte favorable aux MCS et a résisté à la tentation de choisir des technologies gagnantes (choix qu'il est très difficile de faire convenablement), il s'est engagé à financer davantage la recherche sur les batteries à électrolyte solide qui seront menées par l'Institut de recherche d'Hydro-Québec (IREQ) et par le Lawrence Berkeley National Laboratory du département de l'Énergie des États-Unis.
  • Il est intéressant de constater que le Plan ne porte pas seulement sur les MCS. Il traite également de la nécessité d'améliorer les infrastructures dans le Nord québécois et réaffirme les objectifs de protection de l'environnement du gouvernement du Québec dans cette région. Autrement dit, le Plan sert à réaffirmer les engagements pris par les gouvernements précédents, notamment ceux pris aux termes du Plan Nord.

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