À l'automne 2020, le gouvernement du Québec qui s'est dépeint comme un gouvernement de centre droit pragmatique a fait une chose que peu de gens pensaient probable lorsque François Legault et son parti CAQ ont été élus le 1er octobre 2018 : il a placé l'environnement et la lutte contre les changements climatiques au cSur du développement économique du Québec pour les prochaines décennies.

Le 22 octobre 2020, l'Assemblée nationale du Québec a adopté une loi étrangement intitulée « Loi visant principalement la gouvernance efficace de la lutte contre les changements climatiques et à favoriser l'électrification ». Entre autres, la Loi accorde au ministre de l'Environnement un mandat transversal au sein du gouvernement sur les questions liées au changement climatique. Le Fonds vert est également renommé et réorienté dans la Loi. Il sera désormais connu sous le nom de Fonds d'électrification et son mandat consistera à engager des dépenses portant sur des projets d'électrification. Tous les ans, le fonds reçoit environ un milliard de dollars de la part du système de plafonnement et d'échange de droits d'émission du Québec. Le fonds du Québec est, par habitant, bien plus important que le Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone du fédéral.

Le 29 octobre 2020, le gouvernement du Québec a publié le Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques (2020-2025) ou « Plan MCS ». Le Plan MCS favorise l'exploration, la production et le recyclage des minéraux essentiels à une économie verte. L'objectif consiste à créer une chaîne d'approvisionnement industrielle verte intégrée verticalement au Québec.

Le 17 novembre 2020, le premier ministre Legault et le ministre de l'Environnement Benoît Charette ont dévoilé le Plan pour une économie verte 2030 (le « Plan vert »).

Le Plan vert présente la protection de l'environnement comme une occasion économique plutôt qu'un fardeau et est rédigé dans un style positif destiné à attirer les entrepreneurs et les investisseurs. Le Plan vert mise sur le secteur de l'électricité au Québec (99 % renouvelable) en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre (« GES ») de 37,5 % par rapport à leur niveau de 1990 et d'atteindre la neutralité carbone nette au plus tard en 2050. À cette fin, une large gamme d'initiatives est déployée dans le cadre du Plan vert.

L'électrification des transports est une initiative remarquable, puisque le transport constitue la plus grande source d'émissions de GES dans la province (43,3 % en 2017), laquelle est supérieure aux deux sources suivantes de GES combinées : les industries (30,5 %) et les bâtiments (10,3 %). L'objectif du Québec est d'avoir 1,5 million de véhicules électriques sur ses routes d'ici 2030 et, à l'instar de la Californie, la province interdira la vente de nouveaux véhicules de tourisme à combustion interne à partir de 2035.

En outre, le gouvernement du Québec prêchera par l'exemple : l'intégralité de son parc d'automobiles, de véhicules utilitaires sport (VUS) et de minifourgonnettes sera électrique d'ici 2030, de même que 55 % des autobus urbains et 65 % des autobus scolaires. De plus, ces mesures contribueront à diminuer la consommation de pétrole du Québec d'au minimum 40 % d'ici 2030 et à réduire le déficit commercial de la province, puisque le pétrole compte pour 57 % de ce déficit.

Le Plan vert est censé être un plan continu quinquennal, qui sera actualisé tous les ans afin de tenir compte des améliorations technologiques et de l'évolution des occasions. En ce moment, la technologie qui permettra au Québec d'atteindre sa première série d'objectifs climatiques existe déjà.

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