Interview de François de Senneville par le magazine Décideurs - Guide Afrique


Fieldfisher est un cabinet particulièrement dynamique en Afrique grâce à l'originalité de son business model qui lui permet d'offrir aux entreprises la valeur ajoutée dont elles ont besoin pour réussir en Afrique. Fort de ses années d'expérience, François de Senneville, Associé co-head de la pratique africaine du cabinet, a répondu à nos questions.

Décideurs : Quel bilan dressez-vous du groupe Afrique depuis sa création en 2016 ?

François de Senneville: Notre bilan est très positif. Le 18 avril 2018, Fieldfisher a obtenu le titre de cabinet d'avocats britannique de l'année aux célèbres Legal Business Awards. Cette distinction fait suite au titre de UK Law Firm of the Year obtenu en 2017 aux très sélectes British Legal Awards. Ces témoignages très forts du marché sont exceptionnels pour un même cabinet. Pour les mériter, notre offre Afrique se devait d'être originale et convaincante pour servir le marché en "haut de gamme": Grâce à notre réseau indépendant composé des meilleurs avocats sur le continent et à l'implication des associés de nos différents bureaux, notre équipe de coordination, animée par des natifs du continent, dispose d'une organisation et des ressources qui lui permettent de contribuer efficacement aux succès de nos clients en Afrique tant francophone qu'anglophone.

Au-delà de nos juristes, nous avons régulièrement recours aux compétences de comptables, de financiers, de logisticiens basés en Afrique pour structurer les projets sur lesquels nous intervenons dans le cadre de notre offre "Business Model Optimisation". Cette approche globale et transversale permet à nos clients de mieux gérer les nouveaux risques auxquels ils doivent faire face dans des environnements nouveaux. L'Afrique sans les Africains, je ne sais pas faire !

Mes années à la tête de l'équipe Tax de Deloitte Afrique francophone et mon expérience de terrain me sont très utiles pour proposer aux entreprises que nous accompagnons l'assistance sur-mesure dont elles ont besoin pour réussir leurs projets en Afrique.

Que manque-t-il selon vous pour une meilleure attractivité des investissements étrangers sur le continent ?

Sans aucun doute, une fiscalité moins confiscatoire: Si l'économie africaine connaît une forte croissance, il convient de noter que ce continent détient le triste record de la plus forte pression fiscale sur les PME. Ce phénomène qui couple taux d'imposition élevés et faiblesse de l'administration fiscale locale favorise le développement de la corruption. Ce modèle ayant démontré ces limites, les Etats africains pourraient maintenant tenter le modèle inverse avec des taux plus raisonnables, qui a fonctionné ailleurs et permis aux Etats concernés de multiplier leurs recettes fiscales. Cette approche permettrait aux entreprises de développer leur présence sur le continent et d'employer d'avantage localement. A titre d'exemple, cette approche a été déterminante pour permettre à l'Ile Maurice (qui était dans une situation difficile avant les années 80), d'amorcer son décollage économique. Ce micro-Etat devient progressivement une porte d'entrée majeure des investissements en Afrique grâce à son attractivité qui est bien plus que fiscale.

L'Afrique à l'avenir sera...

...Déterminante pour l'avenir du monde... J'aime le constat de Lionel Zinsou qui rappelle qu'il y a des choses qui ne se passent qu'en Afrique. Aujourd'hui, les anciens clichés tendent à disparaitre. Regardez le dynamisme du continent et le phénomène dit de 'leap frog" qui évite aux africains la gestion de la transition technologique et leur permet de se familiariser directement avec la dernière innovation technologique.

L'usage du téléphone mobile en Afrique illustre parfaitement ce dynamisme et son usage permet au continent d'accélérer plus vite qu'ailleurs son développement grâce aux technologies correspondantes.

Par ailleurs, rappelons, si besoin, que le PIB africain est déjà principalement généré par les services et que cette contribution excède déjà celle des matières premières. Avec le développement des mégalopoles et les besoins de la classe moyenne qui vont croissants, la plupart des entreprises mondiales sont aujourd'hui d'accord que leur développement pour les prochaines trois décennies passera par l'Afrique.

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